Hospitalisation à domicile
Quand j'étais petite et que je rentrais de l'école ma maman vérifiait toujours que j'avais bien fait mes devoirs. Je faisais consciencieusement tout mon travail sauf les problèmes de maths et quand ma maman voulait savoir pourquoi, je lui répondais que je ne savais pas les faire. Alors elle me demandait si j'avais lu L'énnoncé et je répondais toujours : "non, mais je sais que je ne saurais pas le faire" !!!!
Depuis deux ans je suis face au problème le plus difficile à résoudre : combattre la maladie et retrouver mon corps. Mais avec le temps j'ai beaucoup changé et je ne baisse plus les bras avant d'essayer. J'ai l'impression d'avoir à gravir l'Everest et à chaque fois que ma santé décline je dégringole ce que j'ai grimpé. Il y a d'abord eu la perte de mes jambes, de mes bras, de ma capacité respiratoire et aujourd'hui c'est la bronchite qui m'a fait dégringoler au pied de cette montagne. Mais je sais qu'il y a plusieurs chemins pour grimper et si je suis en bas je suis prête à gravir de nouveau mon Everest par une autre route avec un sac à dos rempli de courage, de patience (j'arrive bientôt à la fin du stock !), de confiance, et de vous tous : famille, amis, anonymes qui me suivez et m'encouragez dans mon ascension.
Depuis mon retour de réanimation, une nouvelle étape a commencé. Du jour au lendemain l'hospitalisation à domicile s'est mis en place et je n'ai plus les aides soignantes du Ssiad pour faire ma toilette sans avoir eu l'opportunité de leur dire au revoir et merci. Les sécrétions bronchiques se tarissent, mais je ne peux toujours pas manger ni boire. J'attends avec impatiente d'avoir repris des forces pour retourner au fauteuil et profiter du soleil car je ressemble à un cachet d'aspirine qui n'a jamais quitté sa boîte !!!
Voici l'hopital où je vais passer des vacances de temps en temps :
Voici ma maison où l'on a mis en place l'HAD (hospitalisation à domicile) :
Devinez où je préfère être ?!!!